Texte Anne Pons.
Simples surfaces de peinture (dessus ou dessous), colorées, béance des tombes ouvertes ou des crânes renversés dans les dessins archéologiques, plis des Gorges du gardon, jeux de rapprochement et de collage, écart, lignes éparses, formes sans queue ni tête mais tant bien aussi têtes et queues.
Il y a 4 ans, aménager mon nouvel atelier, ça m’a surpris à considérer 20 ans de travail : des formes plurielles, des récurrences, des singletons, du laborieux, du nécessaire, du décousu… Desquels m’apparaissent comme les témoins de l’arpentage d’un espace entre deux, du fond, du vide…
Cependant, paysage et peinture nous convoquent, engagent tous deux le corps dans une expérience qui éprouve notre capacité à être là, à porter une attention qui élargit l’espace, le plie, le déplie. Dans l’espace du paysage tout comme dans celui de la peinture, le sens n’apparaît pas, mais le vide agit pour donner une impulsion au mouvement. Il y a une avancée et une étendue.
Marcher, dessiner, recouvrir, découvrir, constituer des surfaces.
Le discours n’a pas lieu.
Notre espace naturel est désormais et à différents titres, consigné, et rétréci du simple fait d’être répertorié, complètement inventorié. Terrible perte. Mais sa liaison intime à l’espace peint et au dessin, l’émancipe de cette consigne, et pour moi, dans cette combinaison, casse gueule, plus ou moins consistante, dans ce tiraillement de mes jours, il y a, autre échappée, une matrice.
Anne Pons 2011
« Fraîcheur »
Exposition collective au Château d’Aubais