Texte de Brigitte Rambaud.
L’auteur grec Elien rapporte, qu’à propos de l’Hélène peinte par Zeuxis d’Hérakleia, le peintre de Nikomachos qui avait été frappé d’admiration en voyant ce portrait, répondit à la question « Qu’avez vous donc pour admirer ainsi l’art de cette peinture? » par « vous ne me feriez pas cette question si vous avez mes yeux ». La bonne peinture réjouit par toute l’étendue des émotions qu’elle suggère et parce que l’on est content d’être là face à un tel tableau, le regard est satisfait et l’esprit joyeux.
La peinture d’Anne Pons est comme ça, elle revigore, retend les papilles, l’oeil luit du plaisir de ce que l’on voit, tout est juste, les formes sont en mouvement, le geste qui les a crées est ample, sûr, visible, et les limites entre les couleurs sont nettes.
Cette peinture respire avec amplitude, les différents champs de couleur superposés sont toujours présents, pas de hiérarchie fond/forme, la forme qui précède étant le fond de celle qui va suivre.
Brigitte Rambaud, Juin 2000.
Dans le Carnet de Bord de la Vigie n°2