Texte Elie Pélaquier.
Il y a choc et pourtant pas de bruit. Juste un écho. Ce qui penche sur ce qui sourd. Inquiétant ? Confondant plutôt. Cela tient sur l’abîme et rit, dans son déguisement – parfois ricane.
L’eau, ce miroir, retient ce rire, l’absorbe, comme elle absorbe le ciel, le monde (Il doit y avoir des arbres par là, et des racines, des algues. Du vent ?). Elle absorbe, transforme tout, mais pas ce qui penche sur elle, juste son rire. Parfois il pleut, elle se trouble, charrie des riens, vibre. Parfois de la lumière de plus en plus se fait jour. Jamais trop. Sous cette transparence glisse un monde tissé d’échanges. Vie interstitielle, êtres flottants, en suspension, infimes, abandonnés.
De cavité en cavité, orifice entrevu, paroi lisse que la lumière effleure. Rien de clos.
Un espace en attente.
C’est là que la chose est venue, au-dessus, au dedans. Elle choque, tranche, creuse et rit. Quelle est la place de cet autre ? Oblitération ? Moquerie ? Ou simplement être là ?
Contenir le regard, modifier l’espace, acte irréversible. Comme un flash : créer l’instantané. Se poser, entière et uniforme, lisse et plastique, dérisoire et sans détour.
Vêtir la nudité du fluide, l’arrêter.
Flotter par dessus tout.
Elie Pélaquier 2013