Galerie du Platane – Le Pigeonnier 13150 Boulbon
FLORENCE MIROL / ANNE PONS
Exposition du 31 mars au 15 avril 2012
et lecture le soir du vernissage le samedi 31 mars 2012 à 18h30
http://galerieduplatane.blogspot.fr/
Les travaux de Florence Mirol et Anne Pons se réunissent à la Galerie du Platane pour donner une très belle exposition. Ainsi leur confrontation met en lumière une évidence de complémentarité qui saute aux yeux.
Florence Mirol nous présente trois photos et des collages technique mixte. Tous ces travaux sont empreints d’une humanité prégnante, bien qu’au départ il s’agit d’une représentation de l’absence, d’espaces à l’abandon, de tabula rasa. L’impact est discursif, le langage apparaît dans sa forme initiale, à l’état natif, nous révélant par la poïétique même de la poésie pure que constitue ces représentations l’importance du vouloir dire. La dimension est vitale, la légèreté prend ici tout son sens, l’épuration du discours permet de focaliser l’attention sur ce qui est primordial à nos existences : c’est là l’enjeu de tout discours poétique. La question de notre positionnement face à notre entourage, notre environnement immédiat ou lointain trouve ici une réponse évidente, au-delà de toute tentative de formulation avec nos faibles outils de langage. Un mur à l’abandon, un espace dont la destination est transitoire, en cours de réadaptation ; un seul message nous donne une ouverture, un espoir : un texte mural, unlimited love, avec son signifiant évident. A nous de nous ouvrir à cette dimension si simple et si évidente.
Anne Pons a réussi à exprimer le suprasensible. Au-delà de tous les brouillages qui assaillent notre codification de nos environnements, on retourne là aussi au primordial, à ce qui nous maintient en vie. Sur le grand format pictural, carré, donc de forme affirmative, la captation des reflets et la profondeur, extraordinaire, de l’espace représenté touchent à l’évidence vitale. Légèreté et beauté poétique, ce sont les fraises sauvages qui, malgré leur existence éphémère, expriment la quintessence de toute existence. Le goût retrouvé nous rappelle un monde perdu d’innocence et de simplicité. Ainsi Anne Pons redécouvre encore et encore, dans le choix des matériaux utilisés (lichens, myrtilles, bois), cette évidence : il faut retrouver pour vivre avec cette poésie primordiale et vitale, cette beauté que l’homme tente de gommer, d’effacer, d’annihiler chaque jour. Elle a trouvé la réponse à nos interrogations : son discours plastique parle à tous, et, confronté ici avec le travail de Florence Mirol, rentre en résonance et du coup prend une dimension totale.
Cyril Rives, la galerie du Platane, Avril 2012